Il n’est pas rare d’entendre parler d’humus, ou encore de « sol humifère » dans le contexte du jardinage. Son excellente réputation vient des nombreux bienfaits qu’elle procure au sol. D’ailleurs, nombreux sont les blogs et les magazines de jardinage qui préconisent des astuces dans le but d’aider à créer de l’humus. Comment est-ce qu’il faut procéder pour obtenir un sol riche en humus ? Mais avant ça, il faut comprendre qu’est-ce que l’humus et quels sont ses bienfaits pour les sols ? C’est dans l’optique de répondre à toutes ces interrogations que cet article a été mis en place. Découvrez-y tout ce qu’il faut savoir sur l’humus.
Sommaire
L’humus : qu’est-ce que c’est au juste ?
On peut présenter l’humus comme un ensemble de matières décomposées de type organique qu’on trouve dans le sol.
Premièrement, dans cette tentative de définition, le mot « organique » vient illustrer le fait que ces matières proviennent d’organismes vivants et qu’elles contiennent du carbone. Deuxièmement, l’humus est de couleur noire. Il est humide au toucher et donne une sensation brumeuse.
Un sol contenant de l’humus sera appelé « sol humifère ». À cause de la présence importante de l’humus, ces types de sols sont de couleur noire foncée. Dans ces sols, l’humus se trouve assez proche de la surface. Cela permet à ces sols de devenir meubles. Plus un sol est riche et plus il est aisé d’y faire pousser des plantes, des légumes, etc. Un autre des bienfaits principaux qu’on reconnait aux sols humifères est le fait d’être riches en éléments naturels nutritifs.
Néanmoins, il y a des exceptions à cette règle de la richesse du sol en lien avec la couleur sombre. Il peut arriver qu’un sol sombre soit plutôt pauvre tandis qu’un sol clair peut finalement s’avérer être riche en substances naturelles. On peut donc en déduire qu’il existe des conditions pour que l’humus soit constitué comme il faut.
Les conditions pour une humification parfaite
Pour que l’humus naisse, il faut indispensablement qu’il y ait eu décomposition de plusieurs matières organiques. Une décomposition qui est causée en grande partie par la micro faune qui vit dans le sol et par certains micro-organismes entrant en interaction avec elle. Sans cette micro faune qui vit dans le sol, l’humus ne peut être constitué. Et pour qu’il soit constitué, il faut que la micro faune puisse se nourrir des matières organiques présentes dans le sol.
Pour que l’humification se passe bien, d’autres conditions doivent exister de concert. D’abord, l’humidité doit être suffisante. Il en est de même en ce qui concerne la température. Le sol doit avoir un ph plus proche du neutre.
La présence de l’humus dans la composition et la structure des sols
Dans un premier temps, le sol est composé de plusieurs éléments. Plus précisément de 4 principaux éléments qui sont : l’humus, l’argile, le sable et le calcaire.
Il faut remarquer que cela signifie que l’intégralité des sols de notre planète contient de l’humus. C’est juste la quantité qui varie, selon différents paramètres. On donnera un nom au sol en fonction de l’élément dominant dans sa composition. Ainsi, un sol argileux est un sol où la composition est caractérisée par une grande quantité de calcaire.
Dans un second temps, il faut s’intéresser à la structure du sol. Lorsque le sol est naturel, il dispose d’une structure en forme de ce qu’on appelle « des strates ». Et ce, peu importe l’élément dominant, dans sa composition. Par ailleurs, il a été remarqué que chaque strate dispose d’une couleur, d’une composition et d’une texture. Plus on descend en profondeur, et plus on constate que l’humus se raréfie dans les strates. Par contre, il est beaucoup plus présent dans la strate la plus proche de la surface. Lorsque cet équilibre est bouleversé, le sol n’est plus fertile. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les jardiniers, grâce à différentes méthodes, s’évertuent à travailler les sols pour que l’humus soit toujours autant présent dans la strate la plus proche de la surface du sol.
Pourquoi l’humus est-il si important ?
Il est important de préciser que l’humus est important pour deux raisons principales.
D’abord, la présence de l’humus est essentielle à la stabilité des strates (dans le sol). Ensuite, cette présence participe grandement à leur fertilité. Moins il y a d’humus, et moins le sol est fertile.
À l’intérieur du sol, l’humus se mélange à l’argile et cela aide le sol à mieux contenir et stocker l’eau qu’il reçoit. Le caractère poreux est également amélioré. Mais cela a d’autres avantages : les risques d’érosion sont amoindris, et le sol dispose d’une meilleure aération. Lorsque le sol est un peu lourd, l’humus vient l’alléger.
Grâce au fait qu’il procure fertilité aux sols, l’humus est une bénédiction pour les jardiniers et les agriculteurs. Ils peuvent faire pousser ce qu’ils veulent : fleurs, plantes, légumes. Bien entendu, le sol humifère convient plus à certaines espèces végétales qu’à d’autres. C’est le cas, par exemple, des légumes feuilles (telles que la laitue) et des plantes bulbeuses. Les légumes avec racines aussi sont concernés : la pomme de terre, les radis, etc. En plus, les légumes avec racines s’enfoncent dans le sol. L’humus et l’azote leur permettront de pousser aisément.
Mais, ce n’est pas tout. Les sols humifères conviennent à la culture de plusieurs autres types de légumes, de fruits et de fleurs. On peut citer :
- Les tomates ;
- Les aubergines ;
- Les melons ;
- Les courges ;
- Les piments ;
- Les concombres ;
- Les rosiers ;
- Les lupins ;
- Les lis.
Et enfin, dans cette catégorie de ce qui pousse facilement sur un sol humifère, il convient de citer les plantes ornementales ainsi que la culture de certaines espèces d’arbres (telles que le châtaignier ou l’eucalyptus, par exemple). Au niveau des plantes d’ornement, on a des exemples tels que le camélia, l’érable d’Asie ou encore la plante bruyère.
D’autres indications qui montrent que votre sol est humifère
La présence de certaines plantes sauvages est une preuve que le sol est riche en humus. C’est le cas par exemple des orties et des fougères. Le diagnostic est le même en ce qui concerne la plante du bouton d’or. Ces plantes illustrent que votre sol contient de l’azote en grande quantité. Or, l’azote est un élément nutritif qui s’harmonise parfaitement avec l’humus dans le cadre de l’enrichissement du sol.
Comment s’y prendre pour rendre un sol riche en humus ?
Au fil du temps, il convient de remarquer que différentes techniques ont vu le jour dans l’optique d’enrichir les sols en obtenant plus d’humus.
Stopper l’usage des pesticides
Plus on utilise des pesticides, et plus les matières organiques présentes dans le sol sont éliminées (c’est le cas par exemple des lombrics). La meilleure option est d’arrêter d’utiliser des pesticides dans le cadre de l’entretien de votre parcelle, puis d’opter pour des techniques d’entretien plus saines.
Pailler le sol
Le paillage organique est l’une des techniques qui permettent de fournir au sol une protection. Ensuite, progressivement, le paillage va subir une décomposition et se transformer en humus. Plusieurs techniques de paillage organique existent. Entre autres, on peut citer : le paillage avec les feuilles mortes, avec de la paille, avec des écorces, etc.
L’apport des engrais organiques
Encore appelés « engrais verts », les engrais organiques ont une fonction bien précise. Pendant la période située entre deux cultures, on peut constater que de mauvaises herbes se développent facilement sur les sols. Pour éviter cela, l’option des engrais organiques est souvent utilisée. Cette option permet également d’enrichir ces sols. Pour cela, il faut couper les plantes qui sont enfouies et les laisser sur le terrain. Puis, elles subissent une décomposition naturelle qui va les changer en humus. Enfin, cet humus viendra nourrir le sol.
Certaines plantes font merveilleusement office d’engrais verts. On peut citer à titre d’exemple : les trèfles, les fèves, les moutardes… À défaut de plantes, il est possible de se servir de branchages.
La technique du compost
En ce qui concerne enrichir les sols, cette technique est l’une des plus réputées. Le compost est composé de plusieurs matières organiques. Grâce à différents facteurs, ces matières organiques vont se décomposer et se transformer en humus. Pour autant, il faut attendre qu’il soit prêt. Pour savoir si tel est le cas, il faut vérifier s’il est léger, friable et s’il a une odeur qui fait penser à du sous-bois humide.
L’avantage du compost est que son action s’effectue sur une durée plus ou moins longue (cela s’explique par la lente décomposition subie par ses différents éléments). Durant son action, le compost libère dans le sol des éléments nutritifs tels que le carbone, du potassium, mais aussi du calcium.
Cependant, il peut arriver que le compost ne se constitue pas aussi bien qu’il le faudrait, malgré le fait que de nombreuses matières organiques aient été utilisées. C’est le cas par exemple lorsqu’il est trop sec. C’est le même cas de figure lorsqu’il ne dispose pas d’une aération suffisante. Et enfin, la décomposition de ses matières organiques peut ne pas se faire correctement. Il faut donc prendre en compte le fait que le compostage de nombreuses matières organiques n’est pas forcément la solution à l’équation d’un bon compostage.
Comment réaliser un bon compost ?
Il existe plusieurs astuces pour réaliser un compost dans les meilleures conditions. Déjà, il faut éviter de mettre du plastique ou des matériaux métalliques dans le compost. Il faut remarquer qu’il en est de même pour les produits polluants. La seconde astuce est d’éviter d’y mettre les écorces d’agrumes. La raison est que ces écorces repoussent naturellement les insectes. Il faut également éviter d’y mettre des restes d’aliments susceptibles d’attirer les chiens. S’il y a possibilité de broyer le compost ou d’y placer des activateurs naturels, il ne faut surtout pas hésiter.
Savoir travailler la terre en profondeur
La dernière étape du processus concerne le travail de la terre. Sachant que les matières organiques et micro-organiques sont proches de la surface, il faut savoir travailler le sol. Le travail en profondeur devra être maîtrisé. En effet, si le travail en profondeur est exécuté de façon un peu trop fréquente, les matières organiques vont être déplacées. Elles se retrouveront ainsi à la surface ou profondément dans le sol. Dans les deux cas, elles ne vivront pas assez longtemps pour pouvoir se décomposer et ainsi former le précieux humus.